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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/74

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

et demeura. Les amis partirent en pouffant de rire.

Miette, seule avec lui, consentit à l’amener dans sa chambre à coucher, autorisa quelques privautés et ayant hâte de les limiter, elle se laissa sans résistance enlever sa jupe et son corsage. Puis elle éteignit la lampe, mettant sur le compte de sa pudeur son amour de l’obscurité, et elle passa dans son cabinet de toilette. Ce cabinet avait une autre porte qui donnait sur l’appartement ; elle s’enfuit par là, poussant à sa place, à la faveur des ténèbres, la grande fille blonde, encore ahurie de ce qu’on lui demandait.

Le lendemain, tout le monde entourait Louis B… pour recevoir des confidences de lui. Il s’en montra prodigue, exigeant à peine la formalité du serment pour faire garder le secret. Il déclara avoir passé l’heure la plus admirable de sa vie, et il ne cacha pas qu’il pensait avoir procuré à Miette des instants non moins inoubliables. Il s’étonnait seulement de la bizarrerie d’humeur de cette femme qui ne s’était donnée que dans les ténèbres et en silence.

Quand il rencontra Miette, au lieu d’avoir à son égard, comme on s’y attendait, une attitude lassée ou reconnaissante, il se montra supérieur, condescendant comme un homme très aimé.