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Page:L’Art priapique, parodie des deux premiers chants de l’art poétique, 1864.djvu/56

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L’ART PRIAPIQUE.

Ses écrits pleins de feu partout brillent aux yeux.
De ces maîtres savons, disciple ingénieux,
Piron fut parmi nous formé sur leurs modèles :
Dans son style animé sont des beautés nouvelles.
Heureux, si ses discours, pénétrant le lecteur,
L’embrasaient du beau feu dont brûlait cet auteur,
Et si le son hardi de ses rimes cyniques
N’effarouchait les sots aux oreilles pudiques !
Par prudence, Chorier, ou par timidité,
Écrivit en latin, n’en fut que plus goûté ;
De deux filles peignit le lascif ribotage,
De leurs plaisirs divers nous présenta l’image.
Thérèse et sa cousine, en leur brûlante ardeur,
Avec l’art le plus doux excitent leur fouteur.
Robert, si renommé par sa couille fertile,
Foutraille jour et nuit et Thérèse et Lucile.
Sur elles ce ribaud sans cesse chevauchant,
Passe d’un con à l’autre et foutrait en marchant.
On partage l’ivresse où son âme se noie :
Cet enfant du plaisir est père de la joie.
Surtout il ne va point, ribaud audacieux,
Foutre un con inconnu ni même un con douteux.
À la fin, ces écarts d’un imprudent élève
Chez lui du doux plaisir empoisonnent la sève :
Fatal sujet de pleurs pour son pauvre bracmart !
Mais pourtant on a vu le vin et le hasard