Page:L’Enfant du plaisir, ou les délices de la jouissance, 1803.djvu/116

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Sa jupe et sa chemise étaient tachées ; nous étions tous les deux dans un désordre inexprimable ; Lucile avait le teint pâle et défait, elle était si tremblante qu’elle ne pouvait se soutenir qu’avec peine ; une sueur abondante mouillait son front… je m’offris pour l’aider ; mais elle me repoussa brusquement ; des pleurs amères, effets sensibles du chagrin, de la honte et de la douleur se répandaient sur ses traits enchantés… J’éprouvai dans ce moment moi-même le repentir de mon audace en frémissant sur la témérité de mon crime… ce fut alors pour la première fois de ma vie, que je sentis dans mon âme les atteintes du désespoir…

Je me jettai aux genoux de ma belle, l’amour rend éloquent ; tout ce que sa force m’inspirait, me suscita les expressions les plus passionnées : « Lucile, lui dis-je avec cet air contrit qu’éprouve toujours