Page:L’Enfant du plaisir, ou les délices de la jouissance, 1803.djvu/132

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n’était probablement que l’effet d’une vengeance trop outrée de ma part, me causait des soucis ; car, me disais-je moi-même, pour une faiblesse qu’une femme peut avoir, s’ensuit-il delà qu’il faille la traiter si cruellement ? Imprudent que je suis ! pourquoi n’ai-je point pour les autres l’indulgence dont j’ai besoin moi-même ? D’un autre côté, Lucile se présentait à mes réflexions… quelle horreur, quelle infamie ! oser violer cette innocente, parce que je savais qu’elle n’avait point la force de résister à ma passion !… qu’en va-t-il résulter ? Maudit amour ! comment se peut-il que tu m’aies rendu barbare ?…

Je m’endormis, mais je n’éprouvais qu’un souvenir orageux, mille spectres, mille furies se présentaient à moi pour me dévorer ; ce ne fut qu’à l’aube du jour que je goûtai avec le calme et la sérénité