Page:L’Héritier de Villandon - L’Avare puni, 1734.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Votre eſprit, vos vertus, vos rares qualitez
Me rediſent cent fois que vous le méritez.
Que n’ai-je une plume plus belle !
Que n’ai-je plus reçu de faveurs d’Apollon,
Pour éterniſer votre nom !
Chez nos derniers neveux il eſt digne de vivre ;
Mon zele au moins que j’aime à ſuivre,
Le place, illuſtre Amie, à la tête d’un Livre
Où je cherche à mettre en leur jour
Défauts & vertus tour à tour,
Et qui par tout vivement blâme
Un vice que hait tant votre belle & grande ame.

Dans les divers, déreglemens
Dont l’eſprit humain eſt capable,
À mon gré l’Avarice eſt le moins pardonnable,
Le plus propre à porter aux grands égaremens.
Un Avare eſt toujours d’une humeur âcre & noire,
De ſon eſprit gâté le bon ſens eſt banni ;
Ces Vers contiennent une Hiſtoire
Où l’on voit ce défaut sévérement puni.
Puiſſiez-vous approuver les leçons de morale
Qu’en badinant ma Muſe étale.
peu de fiction entre dans mon projet,
Joinville, qui d’un Roy tout rempli d’un ſaint zele
Nous traça l’hiſtoire ſidelle,
Dans ſes naïfs écrits m’a fourni mon ſujet.