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Page:L’Hospital - Discours sur la pacification des troubles de l’an 1567, 1568.djvu/11

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Ce ſiecle eſt auſsi ingenieux de pourueoir à la retraite deuant la main, que les Anciens eſtoyent à vaillemment cõbatre : &, à vray dire, on ne fait plus que marchander au combat.

La perte de 3, 4, 5, 6, mille hommes affoiblira les aduerſaires. Mais ce n’eſt pas les effacer. La furie n’en ſera que plus enflammee, la diſcipline plus exercee, & toutes choſes myeux cõduites de leur coſté, & moins de la part du vainqueur eſtant l’inſolẽce couſtumiere compagne de la victoire. Ils ont des villes pour eux retirer, rafreſchir, raſſembler & nous nuyre à couuert. Brief ce ſera touſiours à recommencer. Hannibal & infinis autres ont éprouué que le gaing d’vne, de deux, voire de pluſieurs batailles, eſt vn gage mal aſſeuré de la victoire totale. Les Princes, ou peuples, qui ont eſté raſés en vne ſeule iournee, eſtoyẽt ſans diſcipline, ou ſans