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Page:L’Hospital - Discours sur la pacification des troubles de l’an 1567, 1568.djvu/15

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ger vn Hydre eſpouuantable. Cela, poſsible, ne ſeroit pas à craindre en vne petite faction : mais on n’a iamais veu grande coniuration eſteincte, ou reprimee à force d’armes, que les cendres des morts, ou des bannis, n’ayent ſoudain allumé vn plus grand feu. D’auantage, ſi ceux qui ſont auiourd’huy en armes, apres vne bataille ſe voyẽt inferieurs à force ouuerte, il ne faut douter qu’à l’extrémité leur fureur ne ſoit extréme, & qu’ils ne tẽtent tous moyens, bons & ſiniſtres, pour ſe garentir : & Dieu ſçait s’il eſt mal-aiſé (veu le bigarremẽt & le meſlinge qui eſt entre nous, & les phantaſtiques perſuaſions dont les hommes ſe laiſſent enyurer & tranſporter) d’exploiter vn mauuais deſſein. Le mal & la fureur a ſes degrés, comme la vertu. Ces commencements ne ſont qu’eſtincelles, & acheminements de plus peſtilens