grand amaigrissement. L’enfant fut porté à la grotte dans les bras de sa mère. Baigné dans l’eau miraculeuse, l’enfant tomba dans une sorte d’état extatique. Ses yeux étaient grands ouverts, sa bouche demi-béante : « Qu’as-tu ? » lui dit sa mère. — « Je vois le bon Dieu et la Sainte Vierge, » répondit-il. L’enfant, revenu à lui, s’écria : « Mère, mon mal est parti. Je ne souffre plus. Je puis marcher. » Il rentra à pied à Lourdes et resta guéri.
» Récemment M. Charcot faisait à sa clinique une conférence sur la coxalgie nerveuse et disait : « Nous savons, par les observations de divers auteurs, que ces arthralgies psychiques, soit d’origine traumatique, soit dépendant d’une autre cause, guérissent quelquefois tout à coup, à la suite d’une émotion vive ou d’une cérémonie religieuse frappant vivement l’imagination. »
» Mlle Massot-Bordenave, d’Arras, âgée de cinquante-trois ans, avait éprouvé en mai 1858 une maladie qui ôtait à ses pieds et à ses mains une partie de leur force et de leur mouvement. Les doigts étaient dans la demi-flexion. On était obligé de lui couper le pain. Elle se rendit à pied à la grotte, se lava les pieds et les mains ; elle repartit guérie ; les doigts s’étaient redressés et avaient retrouvé leur flexibilité.
» Mlle Marie Moreau, âgée de seize ans, fut atteinte en janvier 1858 d’une maladie d’yeux ; c’était une amaurose ; l’un des deux yeux paraissait tout à fait perdu, l’autre était très malade : toutes