Page:L’Odyssée (traduction Bareste).djvu/207

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tirait mes navires aux belles rames et ferait périr mes compagnons fidèles.

Pendant tout le jour et jusqu'au coucher du soleil nous restons assis sur le rivage, goûtant les mets abondants et savourant le vin délectable. Mais, quand l'astre du jour a terminé sa course et que les ténèbres se sont répandues sur la terre, nous nous endormons sur la plage. — Le lendemain, dès que la fille du matin, Aurore aux doigts de rose, a brillé dans les cieux, je réveille mes compagnons et je leur ordonne de s'embarquer et de délier les cordages. Ils montent aussitôt dans le navire, se placent sur les bancs, et tous assis en ordre ils frappent de leurs rames la mer blanchissante.

» Ainsi nous voguons loin de ces rives, heureux d'échapper à la mort ; mais le cœur attristé d'avoir perdu nos compagnons chéris.