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L’AMOUR SAPHIQUE


peut se mesurer qu’avec son impatience et son dégoût envers son enfant.

Lorsque celui-ci est devenu grand, l’invertie peut se montrer envers lui excellente mère, très énergique, très sensée ; mais pour le premier âge elle fait une maman détestable.

Dès que l’invertie s’est débarrassée de la chaîne conjugale, soit en lassant son mari par ses froideurs, soit en invoquant un faux mauvais état de santé ou suivant tout autre prétexte, elle ne tarde pas à sentir tout son être envahi par un violent besoin d’amour.

Mais cet amour elle ne le conçoit point comme les autres femmes. Son idéal est celui que pourrait avoir un jeune homme.

Si ses lectures, ses habitudes d’adolescente l’ont avertie, elle sait qu’elle souhaite l’amour saphique et ne tarde pas à s’y précipiter avec frénésie.

Moralement et physiquement, elle agit en homme.

Ce qui la séduit chez la femme qu’elle distingue, c’est sa délicatesse, sa faiblesse physique, sa puérilité, sa frivolité, jusqu’à son infériorité mentale.

Certaines femmes-mâles sont de véritables don Juans et ne nombrent plus la masse de leurs conquêtes.