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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/146

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L’AMOUR SAPHIQUE


êtres malheureusement doués, ayant quelque tare de santé obscure qui, malgré les soins de propreté les plus méticuleux, exhalent des odeurs qui affectent l’odorat de leur partenaire et finissent immanquablement par le détacher.

Par contre, certains privilégiés possèdent une odeur naturelle plaisante et capable à elle seule d’exciter le désir, d’inspirer la volupté.

Dans l’amour saphique, le besoin exaspéré d’intimité qu’éprouve l’hermaphrodite ou la femme-mâle pour leur compagne fait que l’odeur naturelle de celle-ci tient une place importante dans leur amour.

Mme S…, une saphiste ardente, confiait en un jour d’abandon que son premier soin, avant de courtiser carrément une femme qui lui plaisait, était de flairer ses aisselles, sous un prétexte ou sous un autre. Si le parfum la rebutait, elle s’enfuyait ; autrement, elle s’exaltait immédiatement.

Dans les baisers dits au dix-huitième siècle « à la florentine », le parfum naturel de la femme a une importance que l’on ne saurait nier et qui a une influence capitale sur les délires des saphistes.

Le sens de l’ouïe est également considérable en amour. Sans parler de la musique qui est un si merveilleux excitant, il y a le son de la voix