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L’AMOUR SAPHIQUE

Les premières sont des amoureuses de l’esthétique ; les autres des sensuelles que l’obscénité attire.

Le toucher est intimement lié au sens de la vue. L’un appelle l’autre et se complète. Le toucher sans la vue ne satisfait que partiellement ; la vue sans la possibilité du toucher irrite plus qu’elle ne cause de jouissance.

Nous entendons naturellement le toucher actif, quant au toucher passif, c’est-à-dire à la sensation reçue par l’attouchement étranger, c’est tout autre chose et la vue y est secondaire.

Pour la lesbienne qui caresse et manipule sa compagne, il lui est un puissant excitant de suivre les frissons du corps de l’autre, de contempler les mystères de son intimité. Celle qui, au contraire, reçoit la caresse, peut éprouver du plaisir à suivre la passion de son amante sur sa physionomie, dans ses gestes ; mais le plus souvent, sa jouissance sera plus grande si elle s’absorbe seulement dans la sensation provoquée en elle par les attouchements qu’elle subit.

Le goût, en amour, marche de pair avec l’odorat dans les baisers qui sont une partie des manifestations de l’amour saphique.