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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/246

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L’AMOUR SAPHIQUE


contre fréquemment chez les femmes essentiellement femmes.

Combien d’entre elles, dans la jouissance, gémissent-elles, supplient-elles, comme si elles subissaient la terreur la plus intense, la souffrance la plus aiguë. Tout réside dans leur imagination, pourtant c’est du masochisme à l’état de rêve, sinon de réalité.

Bien que moins nombreuses que les hommes, les femmes aimant à être flagellées ne sont pas rares. On les rencontre plus particulièrement parmi les hermaphrodites, et la flagellation qu’elles sollicitent avec leurs sens féminins, les incite à se précipiter dans le désir masculin, et leur possession de leur compagne devient d’autant plus ardente que la flagellation a été plus rude et plus prolongée.

La tendance au masochisme moral est extrêmement répandue chez les femmes. Leur faculté de s’éprendre d’un être égoïste et cruel, homme ou femme, de l’adorer, de lui être fidèle, de lui conserver un dévouement absolu et de tous les instants, n’est pas autre chose que du masochisme intellectuel, c’est-à-dire un besoin maladif d’être tourmentées, par l’objet de leur amour.

En effet, la tendresse pour un autre individu ne peut subsister chez l’être normal que s’il y a réciprocité de sentiment. Du moment où l’on