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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/256

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L’AMOUR SAPHIQUE


dait le même objet : elle appelait ses filles, leur prodiguait les appellations les plus tendres parmi des évocations d’une lubricité inouïe.

Les cas de nymphomanie plus ou moins accentuée accompagnant la ménopause sont extrêmement fréquents, et l’on pourrait presque dire que toute femme y est soumise.

Seulement, pour la plupart, cette crise est légère, momentanée et passe inaperçue. Ce fait tout physiologique a été traité par divers romanciers qui n’y ont vu que le côté psychologique, en quoi ils se sont grandement trompés. L’héroïne de la Crise d’Octave Feuillet est très fidèlement copiée sur la nature, mais l’écrivain passe à côté de la vérité lorsqu’il nous montre cette honnête femme saisie de désirs de faute pour la raison qu’elle se sent vieillir et voudrait tout connaître de la passion avant de perdre sa jeunesse et ses charmes.

C’est tout simplement une femme chez qui les premiers troubles sanguins de la ménopause se font sentir ; son sexe, exaspéré par l’afflux sanguin dont le cours se trouve détourné, l’incite à des désirs, des pensées qui jamais auparavant ne l’avaient visitée.

Chez les dévotes, les religieuses, cette crise prend parfois la forme d’hallucinations religieuses.