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Page:L’année scientifique et industrielle, 1876.djvu/219

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Chacun de ces réservoirs est complètement indépendant ; il a son tuyau d’arrivée et son tuyau de dégagement, de telle façon que, s’il arrive un accident à l’un d’eux, le service puisse être fait sans aucune interruption.

Arrivé au second réservoir, on descend par une échelle de fer ; et si l’on veut se donner le plaisir d’une promenade en bateau sur ces eaux limpides, on n’a qu’à détacher une barque et à s’éclairer d’une torche, pour faire une promenade fantastique le long de ces galeries souterraines.

Cependant cette promenade n’est pas sans danger : la barque pourrait chavirer et laisser le nageur dans l’ombre, au milieu d’un labyrinthe de piliers qui ne lui offriraient aucune prise. C’est donc un plaisir dont on se prive généralement.

Les tuyaux qui répartissent l’eau se trouvent sous la cuve d’arrivée, dans une grande chambre noire. Ces tuyaux sont en fonte et mesurent 1 mètre 10 centimètres de diamètre.

Une des grandes préoccupations de l’architecte a été de soustraire l’eau de la Vanne à l’action de l’air extérieur. À son arrivée à Paris, cette eau a déjà fait, en suivant l’aqueduc, qui est recouvert partout d’une épaisseur convenable de terre, 50 lieues à l’abri de l’influence de la chaleur ou du froid, en conservant la température initiale de la source.

Aujourd’hui 70 000 mètres cubes d’eau arrivent tous les jours. Cette quantité devra être de 100 000 mètres cubes, soit 100 000 000 de litres ; ce qui est suffisant pour les besoins ordinaires d’une population de 2 millions d’habitants.

Le quartier des Champs-Élysées a reçu le premier l’eau de la Vanne. Les autres quartiers en seront successivement pourvus. Alors les Parisiens pourront être délivrés, au moins pour la boisson, de cette eau de Seine, autrefois très pure, mais aujourd’hui chargée de détritus organiques de toute sorte, glaciale en hiver, surchauffée