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et maintenant presque tous les étudiants Coréens au Japon — environ un millier — l’ont quitté pour faire cause commune avec leurs compatriotes en Corée et en Chine. De ce nombre étaient environ 800 Coréens d’universités et de collèges, tandis que les 200 autres suivaient les classes moyennes.

EN CHINE ET EN SIBÉRIE

Les Coréens en Sibérie et en Mandchurie répondirent à l’appel de la mère Patrie, et les leaders se réunirent à Shanghaï en un conseil général des nationalistes Coréens, tandis que des démonstrations des colons Coréens se produisirent dans les diverses cités des provinces de Kirin et Fengtien.

La pression japonaise sur la Chine. — Cependant les consuls Japonais firent pression sur les autorités Chinoises de ces deux Provinces mandchuriennes, et dans quelques cas, les autorités Chinoises réprimèrent les mouvements à la façon des Japonais en Corée. Dans une ville du Fengtien les soldats Chinois firent feu sur des Coréens sans armes et huit Coréens furent tués et il y eut quantité de blessés. Comme suite à cela le journal de Pékin écrivit en avril : « À la requête de la Légation Japonaise à Pékin, le Gouvernement Chinois a donné l’ordre aux autorités de Luin, et, particulièrement à celles de Chien-tao, d’aider le Consul Général Japonais à supprimer toutes les activités des Coréens dans cette région ».

ACTIVITÉS EN AMÉRIQUE

Bientôt après la signature de l’armistice, les Coréens d’Amérique soumirent une pétition au Gouvernement des États-Unis pour que ce dernier prît en considération, et en assistance le Cas de la Corée à la Conférence de la Paix. Cette Pétition s’appuyait sur l’Article 1er, paragraphe 2, du premier traité entre les États-Unis et la Corée de 1882 ainsi conçu : « Si d’autres puissances agissent injustement ou oppressivement avec l’un des deux gouvernements, l’autre exercera ses bons offices, aussitôt informé du cas, pour amener un arrangement, montrant ainsi ses sentiments amicaux. »

Dans l’intervalle, l’Association Coréenne Nationale d’Amérique élut trois délégués. Drs. Syngman Rhee et Henry Chung et le Révérend C. H. Min pour joindre les délégués de l’Extrême-Orient à Paris pour soutenir l’appel devant la Conférence de la Paix. Cependant ces trois personnes ne parvinrent pas en France à cause des difficultés de passeport.

Sans être découragé par tant d’obstacles ou par ce semblant d’insuccès, il fut décidé de faire tout ce qui serait possible pour soumettre le cas de la Corée au sens de justice du monde. Des lettres et des Pétitions furent envoyées directement à la Conférence de la Paix et au président Wilson.

Le congrès coréen. — Un congrès fut réuni à Philadelphie du 14 au 16 avril inclus, plus de 150 représentants (de 8.500 Coréens aux États-Unis, à Hawaï et Mexico et d’un million et demi en Sibérie et en Mandchurie) furent assistés par des centaines d’Américains et d’autres amis étrangers.

La Ligue des Amis de la Corée. — En même temps une Ligue des Amis de la Corée fut formée dans le but de tenir le public Américain au courant des véritables conditions de l’Extrême-Orient, de développer les sympathies pour le peuple opprimé de Corée et l’encourager dans sa lutte pour la liberté ; d’employer son influence morale pour préserver les Coréens du traitement cruel auquel ils ont été et sont encore soumis ; d’assurer la liberté religieuse aux Coréens Chrétiens.

Le Congrès de Philadelphie en vue de l’Indépendance Coréenne adopta aussi les « Buts et Aspirations des Coréens » (Voyez appendice 2).

UN MOUVEMENT UNIVERSEL

Ainsi une vue générale sur le mouvement montre que c’est un des plus étendus et des plus profondément enracinés, universel en un mot, non seulement en Corée, mais parmi tous les Coréens résidant à l’étranger, en Amérique, en Chine et en Sibérie ; qu’il intéresse chaque classe et chaque secte ; les vieux comme les jeunes, les hommes comme les femmes. Les petits garçons et petites filles des écoles du gouvernement, que les Japonais essayèrent de « japoniser » pendant les neuf dernières années, furent en général les participants les plus actifs aux manifestations, et en conséquence soumis aux traitements les plus inhumains de la part des Japonais.

Pendant ce temps, les représentants des treize provinces se réunirent à Séoul et formèrent la première Assemblée Nationale de la République et de la Corée Indépendante.

Gouvernement provisoire. — Un Gouvernement Provisoire fut formé, une constitution d’essai adoptée, et les fonctionnaires du nouveau gouvernement furent élus. Le doc-