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l’observateur ; un fat du suprême bon genre, affiche son insolence et son effronterie ; je veux dire sa bêtise — On sot l’ kreureu : Quelque sot, le croirait. — Fé l’ so d’inn geain : Faire le sot de quelqu’un, le baffouer.


So. Sous, dans ce sens : So siss : Sous prétexte, sous condition, sous la condition, à condition, conditionnellement. — Pokoi fé l’ mâ, so siss di fé l’ bein ? Pourquoi faire le mal, sous prétexte de faire le bien ? — Egté so siss : Acheter sous condition. — N’egté k’so siss : N’achetez que sous la condition expresse, formelle. — Gea lowé so siss : J’ai loué sous condition que … — I n’ess-tegté k’so siss : Il n’est acheté que conditionnellement.


, s. m. Saut, action de sauter ; chûte d’eau dans le courant d’une rivière. — Fé l’sô perilieu : Faire le saut périlleux ; il se dit quand le corps fait un tour entier en l’air.


, s. m. Soûl, pleinement repu, rassasié ; ivre ; qui a mangé jusqu’à satiété. Sôll. Soûle, etc.


Soarss, s. f. Suie, matière noire et épaisse que laisse la fumée, et qui s’attache au tuyau de la cheminée ; il ne se dit pas généralement.


Sôdé, v. a. Souder, joindre par le moyen de la soudure.


Sôdeu, s. m. Soudoir, outil pour souder ; il se dit particulièrement de l’outil qui sert aux ciriers pour soudre les flambeaux de poing.


Sôdeur, s. f. Soudure, travail de celui qui soude, l’endroit qui est soudé.


So-doirman, s. m. Loir, petit quadrupède rongeur qui dort tout l’hiver.


Sodomiss, s. m. Sodomiste, pédéraste, adonné à la pédérastie, qui a le goût anti-physique.


Sodomissreie, s. f. Pédérastie, amour illicite entre les hommes.


Soflé, v. n. a. p. Soufler, faire du vent avec la bouche ; pousser l’air ; respirer avec effort ; inspirer, supprimer ; dire, répéter tout bas ; chercher la pierre philosophale. — Soflé d’vain se deu : Souffler dans ses doigts. — L’vain no soflév â né : Le vent nous soufflait au nez.Si ti sofèl t’âret t’gueieue petaie : Si tu souffles tu seras puni, si tu laisses échapper un mot tu le paîras cher. — Soflé on vai : Souffler un veau. — Soflé l’ork : Souffler l’orgue, donner du vent aux tuyaux de l’orgue par le moyen, des soufflets. — Soflé l’sizaneie : Souffler la discorde, la division. — Soflé n’et nein geowé : Souffler n’est pas jouer ; il se dit du jeu de dames et quelquefois au figuré. — Soflé s’né : Se moucher.


Soflet, s. m. Soufflet, instrument servant à souffler ; dessus d’une petite calèche qui se replie eu manière de soufflet.


Soflett. Canabûss, s. f. Sarbacane, long tuyau pour lancer en soufflant ; gros tuyau d’une sorte de persil sauvage ; il se dit aussi de la plante.


Sofleu, s. m. Souffleur, qui souffle, qui a peine à respirer ; celui qui souffle les orgues ; qui souffle la discorde, le feu.

Soflé de pouss et l’oreie : Souffler des puces à l’oreille, conter fleurette, en faire accroire, chercher à séduire ; parler bas a l’oreille.