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Page:L. Remacle - Dictionnaire wallon et français, 1823.djvu/62

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Dans une division principale, toutes les langues ont puisé la sous-division qui réfléchit le sublime tableau de la pensée. Je vais jeter un coup-d’œil rapide, mais philosophique, sur les parties du discours qui rendent sensibles les opérations de l’Être intellectuel.

De même que la majorité des grammairiens, je sous-divise les élémens de l’oraison en neuf sortes de mots.

Article.

Le besoin de préciser la pensée a fait créer l’article ; il réfléchit le genre et le nombre ; il se joint au nom commun pour en déterminer l’acception : de même que le qualificatif, il prend les livrées du substantif ; et comme lui il affecte l’entière signification du nom, en déterminant la clarté de l’expression.

Substantif.

Le substantif est l’âme et le prince de l’oraison ; sans lui point d’idées primitives ; point de sens spécifique : c’est de lui que les mots tirent leurs origines ; c’est à lui qu’ils sont subordonnés ; c’est par lui qu’ils expriment l’énergie, la force, et la vigueur. Dans une réunion d’idées, le substantif nomme, presque en même tems, tout ce que l’œil peut embrasser, tout ce que l’imagination conçoit ; il nomme tous les Êtres sensibles et inanimés qui composent l’univers physique et métaphysique : il figure dans la proposition comme sujet, attribut, et complément. Dans les mots objets et choses nous voyons la matière ; tout ce qui existe. Ici commence la nomenclature de cette immense chaîne d’êtres, tous reconnus dans leurs acceptions respectives.

Le nom se modifie par le genre et par le nombre : dans les langues qui n’ont pas de cas, l’article en tient lieu. Cas, chute ou désinence, nous offre les rapports qu’un nom peut avoir avec d’autres mots, par le secours des terminaisons : l’article conduit à ce résultat par des moyens différens.

Le mot abstrait, nommé cas, est divisé par des expressions plus abstraites encore ; leurs acceptions n’étant pas généralement connues, je vais en dire un mot par occasion.

Nominatif : il est le sujet de la phrase.

Génitif : il sert à marquer les rapports d’origines, de dépendance, et de propriété.

Datif : il indique le terme ou l’attribution.

Accusatif : il fait connaître que le nom est l’objet ou le régime du verbe.

Le vocatif : quand on appelle on qu’on invoque.

L’ablatif : il exprime le rapport d’extraction.

Tels sont les termes obscurs, et sans images, que la routine cherche à perpétuer.

On a reconnu que le nom substantif rapporte à lui tous les élémens de l’oraison. Ils se divise en deux classes.

Le nom propre, qui désigne exclusivement ;

Le nom commun, ou appellatif.