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N’es-tu pas sa plus pure essence,
Et, sous une autre forme, à mon cœur attristé
Ne viens-tu pas offrir son parfum d’innocence,
Et sa grâce, et sa pureté ?

L’or de ton calice, ô fleur sainte !
Réponds-moi, n’est-il point l’or de ses blonds cheveux ?
Le transparent azur, dont ta corolle est teinte,
N’est-il point l’azur de ses yeux ?

Oui, je retrouve en toi son image chérie ;
Tu me rends tout entier mon enfant qui n’est plus !
Oui, l’ange a revêtu cette robe fleurie,
En s’exilant pour moi du séjour des élus !

Ô divin reflet de lui même !
D’espérance et d’amour viens parler à mes sens ;
Trompe mon désespoir, petite fleur que j’aime !
Enivre-moi de ton encens…..

Mais bientôt tu seras fanée,
Je verrai sur mon sein tes couleurs se flétrir ;
Car tu dois, résumant sa triste destinée,
Briller un jour, et puis mourir !

Oh ! ne meurs pas ! non, non, reste-moi dans ce monde,
Ou que le ciel, du moins, nous garde un sort commun ;
Qu’il nous frappe tous deux ! par pitié qu’il confonde
Et mon dernier soupir et ton dernier parfum !

Noël parfait.