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ble, pour éviter d’être remarquée.

Roſette m’accompagnoit en qualité de tante ; on nous introduiſit dans le cabinet du vieux paillard, qui ne ſe fit pas attendre long-tems. Je vis paroître un grand homme décharné, vieux, laid & dégoûtant, tel que me l’avoit peint Roſette ; ſa bouche toujours pleine de tabac qu’il mâchoit, ſe ſentoit de dix pas ; quelques dents noires étoient enchâſſées dans des gencives rongées par le ſcorbut ; je penſai vomir à la ſeule idée que cette bouche infecte alloit s’approcher de la mienne ; j’étois prête à regagner la porte, lorſque Roſette me raſſura, en me diſant tout bas : Ne craignez rien, il ne baiſe pas.

Effectivement, après quelques complimens d’uſage le vieux ſatyre vint

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