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ne reſſemblent en rien à cette liqueur divine, à ce baume brûlant qui nous donne la vie, & qui eſt celle de l’univers.

Le notaire, enchanté de cette libation, ne ſavoit comment m’exprimer toute ſa reconnoiſſance ; s’il eût joint les effets aux paroles, j’aurois pu prolonger la ſéance ; mais comme je vis qu’il s’en tenoit à des mots, je me hâtai de le quitter, en lui promettant cependant de revenir le voir quand il voudroit à pareil prix ; je ne croyois pas être priſe au mot, & je fus fort étonnée quand il me dit, en me ſerrant bien fort la main : Eh bien, divine enfant, à demain à la même heure. Je lui fis une grande révérence, & Roſette, à laquelle il donna un double louis, lui aſſura que je me rendrois à