Page:La Belle libertine, 1793.djvu/29

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minaires. Le plus difficile n’étoit pas de tromper une ayeule octogénaire, mais de trouver dans la maiſon, qui ne ſe prêtoit pas à la choſe, un lieu où nous puſſions nous joindre ſans être ſurpris. Le bon la Fontaine a dit vrai :

Sommes-nous donc en ce bas-monde
Pour toutes nos aiſes avoir ?

Sans doute il faut appliquer cette réflexion aux premiers ſacrifices que les jeunes perſonnes font à l’amour ; rarement on eſt couché ſur un lit de roses. Pour moi, la cave au bois fut mon premier temple, quelques fagots de ſarmens mon premier autel ; que ce réduit reſſembloit peu au boudoir voluptueux de nos charmantes coquettes : c’étoit peu que d’avoir riſqué