retenoit avec peine ſes laves brûlantes ;
ma tête, mon cœur, mon c.n, tout
chez moi étoit en feu ; je ſoupirois
après le ſéjour d’une ville qui pût me
procurer des jouiſſances toujours nouvelles
& toujours renaiſſantes ; heureuſement
je vis mes vœux comblés : parmi
les amis de ma bonne maman, étoit un
riche négociant de Libourne, qui avoit
une femme aveugle & dévote, & une
fille de dix-huit ans, pleine de feu &
de tempérament ; il venoit deux fois
l’année paſſer huit jours dans notre
chaumiere. J’étois dans le mal-aiſe que
je viens de peindre, lorſqu’il y arriva
avec ſa fille : nos cœurs ſe devinerent ;
une douce ſympathie nous unit ; nous
couchâmes enſemble, quelques charmantes
poliſſoneries firent le reſte.
Zélie, qui avoit tout pouvoir ſur ſon
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