Page:La Belle libertine, 1793.djvu/48

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Le jour ſuivant je trouvois mon bel inconnu qui m’attendoit ; il me pria par ſix lignes qu’il me donna avec une orange, de le précéder hors de la ville : Zélie toujours complaiſante, m’y ſuivit ; celui que je nommerai Monroſe ne s’y fit pas attendre ; il me déclara ſon amour ; il vit dans mes yeux ſon ſuccès, & me pria de me rendre ſur le ſoir au même endroit. Avec quelle impatience j’attendis que notre planette eut fait ſa révolution diurne, & le moment délicieux où je devois ſentir les effets des offres du galant magiſtrat.

Zélie qui avoit des ménagemens à garder, me laiſſa ſeule courir les riſques de l’entrepriſe ; & aſſurée que mon joli fémur étoit un bouclier contre lequel tout preux che-