Page:La Bhagavadgita, trad. de Senart, 1922.djvu/103

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dehors, emprisonnant en soi la faculté de percevoir, retenant dans la tête son souffle vital, on réalise la concentration du yoga ;

13. Que l’on dépouille le corps en prononçant « om » — Brahman même en une syllabe — et en pensant à moi, on s’élève à l’asile suprême.

14. Celui qui, sans aucune défaillance, pense toujours à moi, pour ce yogin incessamment concentré, je suis, ô fils de Pṛithâ, facile à obtenir.

15. Quand ils m’ont atteint, les sages, s’étant élevés à la suprême perfection, ne sont plus soumis à la renaissance, au séjour de souffrance et d’instabilité.

16. Tous les mondes jusqu’au ciel de Brahmâ[1], ô Arjuna, reviennent à des existences nouvelles ; mais pour qui m’a atteint, ô fils de Kuntî, plus de renaissance.

17. Ceux qui savent qu’un jour de Brahmâ dure mille yugas[2] et mille une nuit, ces hommes connaissent vraiment le jour et la nuit.

18. De l’indétermination sortent, au lever du jour, toutes les réalités sensibles ; elles s’y fondent de nouveau à la tombée de la nuit.

  1. Brahmâ, masculin, le dieu Brahmâ, ordinairement rapproché de Vishṇu et de Çiva ; non pas Brahman, au neutre, l’être un.
  2. Nom d’une vaste période cosmique.