Page:La Bhagavadgita, trad. de Senart, 1922.djvu/132

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esprits qui s’attachent à l’inaccessible ; un objet abstrait est, pour les hommes, malaisé à atteindre.

6. Ceux, au contraire, qui, s’allégeant en moi de tous actes, ne voient que moi, qui me servent en concentrant dans ma contemplation tout leur effort,

7. Ces hommes dont l’esprit se réfugie en moi, rapidement, ô fils de Pṛithâ, je les arrache à l’océan de la transmigration et de la mort.

8. Porte ta pensée vers moi seul, fixe en moi ton intelligence, tu seras sûr alors de demeurer dorénavant en moi.

9. Si tu ne peux fixer fermement en moi ton esprit, tâche, ô Dhanañjaya, de m’atteindre par l’effort d’exercices soutenus.

10. Si tu ne peux davantage réussir par ces pratiques, consacre-moi toutes tes actions ; en agissant en vue de moi seul, tu pourras encore atteindre la perfection.

11. Si tu es, enfin, incapable d’agir de la sorte en t’efforçant à t’unir à moi, renonce, l’âme maîtrisée, à tout fruit des actes.

12. Car la connaissance vaut mieux que les pratiques ascétiques ; la contemplation l’emporte sur la connaissance, et sur la contemplation, le renoncement au fruit des actes ; le renoncement conduit immédiatement à la paix du salut.

13. Sans haine pour aucun être, tendre et pi-