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L’ESPRIT SUPRÊME


BHAGAVAT dit :

1. On raconte qu’il est un açvattha impérissable, les racines en haut, les branches en bas, dont les hymnes du veda sont les feuilles ; celui qui le connaît, celui-là connaît le veda.

2. Ses branches se développent en hauteur et en profondeur, poussant sur les guṇas ; ses bourgeons sont les objets des sens ; par en bas, ses racines se ramifient, liées aux actes, dans le monde des hommes.

3. On n’en perçoit pas en ce monde la forme, ni la fin, ni le commencement, ni l’envergure. Il faut, avec l’arme solide du renoncement, trancher d’abord cet açvattha aux puissantes racines ;

4. Puis rechercher le lieu d’où l’on ne revient pas et se réfugier dans le Purusha primitif de qui émane l’impulsion originelle.

5. Ce lieu impérissable est le lot assuré des sages libres d’orgueil et d’erreur qui ont triomphé de la concupiscence et, toujours ramassés sur eux-mêmes, ont fait taire tous les désirs, qui se sont