Page:La Bhagavadgita, trad. de Senart, 1922.djvu/154

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décrire le premier ; écoute, ô fils de Pṛithâ, ce qui caractérise le second.

7. Les hommes de complexion démoniaque ne savent ni agir ni s’abstenir de l’action ; en eux ni pureté, ni conscience, ni véracité.

8. Pour eux, cet univers est sans loi, sans fondement, sans dieu ; il n’est pas produit par une série de causes enchaînées mais résulte uniquement du désir.

9. Partant de cette erreur, ces êtres à l’esprit faible, funestes à eux-mêmes, naissent, malfaisants et pernicieux, pour le malheur de l’univers.

10. Dominés par l’insatiable désir, pleins de fausseté, d’orgueil et de folie, se forgeant, dans leur égarement, des idées mauvaises, ils vivent adonnés à des pratiques impures.

11. Absorbés par une inquiétude incessante qui ne finit qu’avec leur vie, uniquement tendus vers les jouissances du plaisir, ils se tiennent assurés qu’il n’est rien au delà.

12. Enchaînés par les mille liens de l’espérance, livrés au désir et à la colère, pour satisfaire leurs appétits, ils cherchent à s’enrichir, fût-ce par des moyens coupables.

13. J’ai acquis ceci aujourd’hui ; je pourrai satisfaire, tel désir ; ceci est à moi ; tel autre bien encore va m’échoir ;

14. J’ai frappé tel de mes ennemis ; à leur tour,