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Page:La Bhagavadgita, trad. de Senart, 1922.djvu/74

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moi, je les connais toutes, ô héros, mais non pas toi.

6. Encore que je sois l’Âme sans commencement, impérissable, encore que je sois le Seigneur des êtres, je nais par mon pouvoir, en vertu de ma nature propre,

7. Toutes les fois que l’ordre chancelle, que le désordre se dresse, je me produis moi-même.

8. D’âge en âge, je nais pour la protection des bons et la perte des méchants, pour le triomphe de l’ordre.

9. Ma naissance, comme mon œuvre, est divine. Qui sait cela en vérité, quand il dépouille son corps mortel, ne va pas à une nouvelle naissance, c’est à moi qu’il vient, ô Arjuna.

10. Affranchis de la passion, de la crainte et de la colère, identifiés à moi, purifiés au feu de la connaissance, beaucoup se sont fondus en mon être.

11. À chacun je fais sa part, dans la mesure où il tend vers moi ; mais de toutes façons, ô fils de Pṛithâ, c’est dans ma voie que cheminent les hommes.

12. Ceux qui recherchent le succès dans l’action sacrifient ici-bas aux dieux ; car le succès que procurent les rites se produit immédiatement dans le monde des hommes.

13. J’ai créé la division en quatre classes que