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Extrait du Prospectus.

tenir parmi eux une noble et louable émulation ; enfin, faire connaître toute l’étendue de pays qu’on appelle, ou qu’on peut appeler Canada, mieux et plus avantageusement qu’il ne l’est même de ses propres habitans : tels sont les principaux objets que nous avons en vue, en entreprenant de publier la Bibliothèque Canadienne.

La tâche que nous annonçons est forte sans doute, et il y aurait de la témérité de notre part à nous en charger, si nous comptions uniquement pour y réussir sur des connaissances aussi bornées et des talens aussi médiocres, que ceux que nous pouvons posséder. Nous ferons nous-mêmes tout ce que nos faibles moyens personnels nous permettront de faire pour donner à notre journal le mérite de l’intérêt local et de l’originalité, en mettant au jour nos propres idées, ou en accompagnant de réflexions les extraits que nous mettrons sous les yeux de nos lecteurs ; mais pour faire en sorte que l’épigraphe que nous avons adoptée ne paraisse pas trop disconvenir à notre travail ; pour parvenir au but désirable de joindre véritablement ensemble l’utile et l’agréable, nous regarderons la correspondance, les secours littéraires et scientifiques de nos concitoyens éclairés, comme notre principale ressource. Ces secours nous seront indispensablement nécessaires, avec les ouvrages publiés depuis peu dans le Canada, ou sur le Canada, et les journaux qui s’y impriment, pour connaître et faire connaître l’état actuel du pays, sa topographie, son agriculture, son commerce, les progrès de l’éducation, &c.

Pour l’histoire naturelle, l’histoire littéraire et politique de ce pays, &c. les sources où nous nous proposons de puiser principalement sont les historiens du Canada, les lettres des anciens missionnaires Jésuites et autres, les voyages au Canada, les anciens journaux publiés dans le pays, les mémoires imprimés ou inédits, quand on voudra bien nous en communiquer de tels, et les autres documens qui pourront nous tomber sous la main.

Un journal comme celui que nous commençons de publier, ne peut s’entreprendre ni se soutenir, sans un puissant encouragement ; cet encouragement nécessaire, nous prenons la liberté de le solliciter, et osons espérer l’obtenir de la part de nos compatriotes instruits, et amis de l’instruction, ainsi que de l’honneur et de la prospérité de leur pays.


P. S. Nous prenons la liberté d’adresser ce premier Numéro de la Bibliothèque Canadienne, aux personnes notables, Seigneurs, Curés, Négocians, Médecins, Notaires, et autres, que nous pouvons supposer n’avoir pas vu le Prospectus, ou qui ont voulu voir un échantillon de l’ouvrage, avant de se décider à souscrire. Celles d’entre ces personnes qui ne seraient pas disposées à souscrire, sont priées de le faire savoir, et de vouloir bien remettre ce numéro, à l’Agent dans leur endroit.