charrois, prestation de chevaux, droits sur le galoir des aubains, sur les tonlieux et péages, sur les amendes pour le service de l’ost, sur le ban et les mangiers. Elle avait le privilège de punition des attaques sur la voie publique et des actes de violence comme le rapt des femmes : « Et assalatus de via et vim scilicet raptum feminarum. » — Le fief de Pleubihan était divisé en trefs ou trêves, dont chacune avait son imposition ou redevance fixe.
En Plougasnou, les droits de l’abbesse étaient ceux mêmes du comte ou duc donateur, aux termes de la charte de concession. Ils s’étendaient aussi sur les tenanciers nobles comme sur les roturiers (equites scilicet, villanos), sur la terre en culture comme sur les friches, sur les charrettes et les bœufs ; le droit de bris au rivage de la mer, le gualoir, les trouvailles d’or étaient du domaine de l’abbesse ; entre autres redevances, il lui était dû, chaque été, un belier, sur chaque maison une charge de bois tant qu’un homme peut porter, la prébende d’un cheval et une poule. Le mangier du Comte était aussi un de ses revenus, et elle en pouvait user à sa volonté avec toute sa suite.
Les terres d’Acigné relevant de l’abbaye, comme Épargé, Grcsbusson, Épinay, lui payaient un cens évalué tantôt cn monnaie, tantôt en mesures de froment. Ces mesures étaient la mine, le quartier, la provende dont la capacité égalait trois boisseaux [1].
Les cens dus par les tenanciers de la Chapelle-Janson se soldaient cn espèces monnayées, sols et deniers ; l’abbaye y percevait encore un droit de mangier et des dîmes sur des moulins et des fonds de terre.
- ↑ La mine contenait huit boisseaux, le quartier se composait de deux mines. — Voir sur toutes ces redevances les Prolégomènes du Cartulaire de Redon, par M. Aurélien de Courson.