Page:La Blondine ou avantures nocturnes entre les hommes et les femmes, 1762.djvu/48

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crut l’entrepriſe facile et l’aſſûra d’une hûreuſe réuſſite, elle en parla enſuite à la jeune fille qui y conſent. Medor aprit l’heure du rendez-vous, l’endroit où il m’inſtruiſit de tout et me nùt en ſa place. La Gouvernante ne manqua pas de venir ouvrir la porte à l’heure donnée, elle le prit par la main, penſant qu’il étoit Medor et le mena vers Mariane, qui étoit couchée dans ſon lit ; écoutez encore, Ninon ; il n’y fut point reconnû parce-qu’il n’y avoit pas lumière. La Gouvernante dit à l’oreille à Cleante, que le combat devoit étre ſans bruit et les ſecouſſes fort petites, parce que j’aurois affaire à une vierge. Il entra donc dans ſa chambre, ou il trouva cete jeune pucelle, fort impatiente, s’il ſe deshabilla promtement et ſe mettant au lit, il s’étendit tout de ſon long ſur elle, ſans lui dire mot. Vous ſavez, Mariane, lui dit alors la Gouvernante, de quoi je vous ai avertie, ce ne ſera pas ſans ſoufrir quelque douleur, que Vous ſerez depucelée, mais il faut étre courageuſe et quelque mal que vous faſſe Medor avec ſon invention, endurez le patiemment, ne dites pas un ſeul mot, parceque vous ſavez que vos parens dorment tout proche. La Dame prit après cela ſa lance à pleine main et elle en mit juſtement la tête à l’entrée de la partie naturelle, elle lui dit de pouſſer, il le