Page:La Blondine ou avantures nocturnes entre les hommes et les femmes, 1762.djvu/64

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et élevées comme il faut, il n’y a rien de plus agréable, les dents doivent étre blanches ; polies, luiſantes, rangées comme des perles, à l’entrée de la bouche, elles ſervent non ſeulement de defenſe, mais auſſi d’ornement, elles ſont ainſi diſpoſées de la nature, comme pour conſerver la plus éloquente de toutes nos parties et qui exprime ſi bien nos penſées, qu’elle eſt d’un grand uſage aux transports amoureux et que la douceur que reſſent un beau couple dans les baiſers où elle a part, eſt grande ! Pour moi, Toinette, je ſuis ſenſible à ce plaiſir, autant qu’on le peut étre et lorsque Rapineau et moi nous nous baiſons de la ſorte et que je ſens deux langues dans ma bouche, je ſuis fort joyeuſe et cela me plait. Pour le ſein, il eſt auſſi une partie capable de rendre la vie à l’inclination, quand même elle ſeroit prête d’expirer ; à la vûë des tetons, un amant ſe reveille, il les baiſe, il les ſuce et y prend un plaiſir ; les Phrygiens les aimoient quand ils rempliſſoient tout le ſein, pour moi, Toinette, je les trouve bien plus agréables, quand ils ſont blancs, durs, fermes et de telle groſſeur, qu’une ſeule main les puiſſe empoigner, enfin une belle femme pour étre d’une beauté achevée doit avoir la peau, les dents et les ongles blancs, les cheveux, les yeux et les ſourcils noirs, les jouës, les levres et le deſſous des ongles, un peu colorè de rouge ; les cheveux doivent étre longs et la main auſſi les dens courtes et les oreilles petites et la taille pour étre belle, doit étre entre la grande et la mediocre ; le front doit étre grand, les épaules larges, les ſourcils ſeparés par un petit éſpace, enfin le corps doit étre libre et dégagé, la bouche petite et la partie naturelle mediocrement ouverte, les