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Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/115

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30 ‘ ESTIENNE DE LA BOÉTIE · agrandilfent l’iniure. Touiïours Ben trouue il quelques vns, mieulxlnes que les autres, qui fentent le pois V du ioug & ne fe peuuent tenir de le fecouer; qui ne · ûappriuoifent iamais de la fubietion, & qui touiiours, comme Vliffe,.qui par mer & par terre cherchoit ·5 touiiours de voir de la fumee de fa cafe, ne fe peuuent tenir d’auifer à leurs naturels priuileges BL de fe fou- uenir de leurs predeceffeurs & de leur premier eitre; ce font volontiers ceus là qui, aians l’entendement net & l’efprit clairuoiant, ne fe contentent pas, comme io le gros populas, de regarder ce qui eit deuant leurs pieds Fils n’aduifent & derriere & deuant & ne reme- morent ancore les chofes paiïees pour iuger de celles du temps aduenir & pour mefurer les prefentes; ce font ceus qui, aiansula teite d’eus mefmes bien faite, 15 Pont ancore polie par Yeitude & le fçauoir. Ceus là, quand la liberté feroit entierement perdue & toute hors du monde, Pimaginent &. la fentent en leur efprit, & ancore la favourent, & la feruitude ne leur eft de gouft, pour tant bien qu’on Paccouftre. 29 Le grand Turc Belt bien auifé de cela, que les liures & la doctrine donnent, plus que toute autre chofe, aus hommes le fens & Pentendement de fe recon- noiftre & d’haïr la tirannie; i’entens qu’il n’a en fes vrmnxrxas l i. « Toufiours en demeure il ». 12. <r & ne rameinent ancore ». g. «& ne peuuent tenir de le 18. «l’imaginant & la fentzmt crouller ». I en leur efprit, & ancores la fauou- 5. « cerchoit de voir la fumee de rant, la feruitude ne leur efl: iamais fa cafe 1•. de gouft pour fi bien qu`on l‘ac- 6. « ne fe fçauent garder d'ad· cou(trc». uifern. 2;. «le fens de fe reconnait'- 8. cr des prcdcce(ï`curs». tre». `