Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/166

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

` 80 ESTIENNE DE- LA BoÉT1E en l’autre. Mais ceux, ô Socrates, qui ont les bonnes femmes que tu dis, ne pourroit on point aduifer en quelque forte comment ils les ont enfeignees? le te, mettray deuant Afpalîe, dit il, qui te fera entendre ` toutes ces chofes beaucoup plus doétement que ie 5 _ ne fçaurois faire. Mais de ma part, ie penfe quand la femme eft loyale compaigne de la maifon, ûil falloit iuger qui a plus de part au bien, ou le mary, ou elle,

 ils balanceroient fort. Car le plus fouuent les biens

bien, le entrent en la maifon par le faict du mary, & commu- IO mary ou la _ , . femme. nement la mife fe faiét & fe gouuerne par la conduite de la femme. Et fi l’vn & l’autre va bien comme il faut, la maifon ûaugmente: fi mal, elle diminue. Apres, ie penfe bien que ie ne failliray pas à te monftrer aufli les meilleurs maiftres, & les plus recommendables de 15 tous autres maiftres, ii tu cuides que cela te puiffe feruir, en quelque chofe. Mais à quoy _faire eft _il befoing, ô Socrates, dit Critobule, que tu me monitres iainü tous ces arts? car d’en recouurer de chacun les ouuriers tels qu’il les faut, il n’eft pas aifé; & d’eftre 20 moy mefme fçauant en tous, il eft impoilible. Mais les arts qu’on eftime les plus beaux, & qui me fieroient le mieux, quand ie m’y ferois exercé, monftre les moy, & les hommes qui en vfent; & toy mefme ayde moy, pour les apprendre. Tu parles certes fort bien, ô Cri- 25 Les ms tobule, dit il, car les arts qu’on appelle mecaniques, où mêîîggiiœs il faut foufler lecharbon, font mecaniques de leur Ã: È,,Ã,",:Ãs nom, & à bon droit les tient on en peu d’eftime aux _, wm"` bonnes villes, car elles gaftent les perfonnes de ceux qui y trauaillent & fiy exercent, de tant qu’elles les 30 contraignent de eftre toufiours aûîs, viure cafaniers