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Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/186

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100 ESTIENNE DE LA BOÉTIE encore moins paffer l’vn de l’autre, & d’autant plus en ell; vtile Palïemblee & vnion, l’vn ayant en foy ce I d8%î;ï;},é dont l’autre elt defaillant. Aulli, luy dis-ie, ma femme, dïêîâgzer 11 elt befomg que nous, ayants cognoiffance de ces [on denim. choles, elfayons de faire le mieux que nous pourrons 5 noltre deuoir, chacun de fon colté, fuiuant ce qui nous ell; enioint de Dieu. Les loix aulîi ont approuué cela, de tant que par le mariage elles affemblent les · hommes & les femmes; & tout ainli que Dieu les a aflociez en la lignee, aulïi a la loy. La loy a faiét IO `trouuer plus beau aux femmes de demeurer plus dans la maifon que d’aller parla ville, & à l’homme · moins honnelte de feiourner dedans que de negocier dehors; & de mefme Dieu les auoit faiëts deuant plus capables de ce qui leur deuoit eltre le plus feant. Mais IS li quelqu’vn vient à faire le contraire de ce pour quoy Dieu l’a faiët, puis qu’il faiêt le defordre, parauanture il n’elt pas que les Dieux ne le fçachent; & polïible qu’il portera quelque iour la peine, de tant qu’il abandonne ce qui ell de la charge, &. le melle du faict 20 Lajxàgwe qui appartient auxfemmes. Or elt l’occupation de la mm des femme à peu pres, ce me femble, comme la befongne abeilles. , . . . a quoy Dieu a voulu que la mere des abeilles trauail- · lalt. Et quel ell: le faiét de celte mere, dit ma femme, que vous comparez à ce qu’il faudra que ie face? 25 C’elt, luy dis-ie, qu’elle ne bouge du bornail, iamais ne lailfe chaumer les moulches à miel, ains enuoye à ‘ la belongne celles qui ont à faire leur iournal dehors; & tout ce que chacune d’elles porte dans la rufche, elle le recognoilt, &. le prent & garde iufques à tant 30 qu’il le faut employer; & quand la faifon d’en vfer ell: