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Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/263

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valu vſer de la muſique & ſ’en ſeruir pour les choleres. Quand on ſe deuroit ſeruir de la muſique. & les ennuis, non pas ainſi comme on fait pour effeminer encor plus & du tout ceux qui ſont deſià en lieu 35 de paſſetemps & volupté. Croyez donc entre vous que ceux là faillent lourdement qui dorment enſemble pour la iouiſſance & plaiſir, & qui, puis apres, quand ils ſont en quelque cholere & different, font deux licts, & ne ſ’auiſent pas d’appeller lors plus que iamais Venus 40 au ſecours, qui eſt, pour vray, en ces choſes, la plus « Commant ſ’apayſent les debats [d]es maris e[t] des fames » ſouueraine medecine qui ſoit point, comme auſſi l’a bien voulu enſeigner le Poëte, qui faict ainſi parler Iunon :

I’appaiſeray tous ces debats entre eux,
Mais qu’vne fois dans le lict ie les meine,
Pour les vnir du plaiſir amoureux.

Or fault il bien qu’en tout temps & en tous lieux, la femme ſe garde d’offenſer ſon mary, & le mary ſa femme ; mais principalement qu’ils ſ’en donnent 50 garde, lorſqu’ils couchent & dorment enſemble. Car Apophthegme d’vne femme en trauail. celle là qui eſtoit en mal d’enfant & qui ſe tormentoit, diſoit à ceux qui la couchoient : Et comment pourra ce lict guerir le mal de ceſte chetifue qui a pris ſon mal dans le lict ? Et certes il eſt malaiſé que les 55 querelles & les outrages que le lict engendre ſe puiſſent bien appaiſer en autre temps ny en autre lieu.

Hermione dit, ce ſemble, vne parole veritable : XLI.

Quelque mauuaiſe alors entra chez moy ;
De là me vint mon mal & mon eſmoy.

60 Or ſe fait cela ſouuent, mais non pas du tout ainſi pris ſimplement ; ains quand les noiſes & la ialouſie de