Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/289

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A MONSEIGNEVR . MONSIEVR DE L’HOSPITA L · CHANCELLIER DE FRANCE gî» ¥4 ‘j o1vsE1GNE VR, i’ay opinion que vous autres, à qui ` f"?) ‘· la fortune Er la raifon ont mis en main le gou-

 uernement des ajaires du monde, ne cherchez
   _•, rien plus curieufement que par ou vous puiyîez

arriuer à la cognoiyance des hommes de vos charges : car à peine ejt-il nulle communauté _h chétiue qui n’aye en foy des hommes ajez pour fournir commodérnent à chafcun de fes ojîces, pourueu que le departement 67 le triage fen peujt iiqtement faire. Et ce point là gaigné, il ne rejteroit rien pour arriuer à la parfaiéïe compojîtion d’vn ejtat. Or à mejure que cela ejt le plus fouhaitable, il eft auji plus dificile, veu que ny voz yeulx ne fe peuuent ' eftendre _/i loing, que de trier Gr choihr parmy vue f, grande multitude Er D efpandue, ny ne peuuent entrer iufques au fond des cœurs pour y veoir les intentions &~ la confcience, pieces principales à conjiderer: de maniere qu’il n’a e_/té nulle chofe publique f, bien eflablie, en laquelle nous ne remerquionsfouuent la faute de ce depar- tement- 6- de ce choix. Et en celles ou l’ignorance ô· la malice, le fard, les faueurs, les brigues ô· la violence commandent, E quelque eleôtion fe voit faiâte rneritoire· ment Ev par ordre, nous le deuons fans doute à la fortune, qui par l’incon]tance de fon branjle diuers, fîeji pour ce coup rencontree au train de la raifon. Monheur, cejle