Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/356

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

270 ESTIENNE DE LA BOÉTIE IV O qui a iamais veu vne barquette telle, Que celle où ma maiftrelïe eit conduitte fur Peau? L’eau,tremble, & ûesforçant fous ce riche vaifïeau, Semble lïenorgueillir d’vne charge fi belle. On diroit que la nuiét à grands troupes appelle 5 Les eftoiles, pour voir celle, dans le batte_au, Qui eft de noftre temps vn miracle nouueau, À Et que droit fur fon chef tout le ciel eitincelle. Pour vray onc ie ne vis vne nuiét eltoillee Si bien que celle nuiét qu’elle Den elt allee : io Tous les aftres y font, qui content eftonnez Les biens qu’ils ont chafcun à ma Dame donnez; Mais ils luifent plus clair, eltans rouges de honte D’en auoir tant donné qu’ils n’en fçachent le compte. . V Au milieu des chaleurs de Iuillet Palteré, Du nom de Marguerite vne feite elt chomee, Vne feite à bon droit de moy tant eitimee : Car de ce iour tout l’an ce me femble elt paré. Ce beau & riche nom, ce nom vrayment doré, _ 5 ` C’eft le nom bienheureux dont ma Dame eût nommee,