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Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/358

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272 ESTIENNE DE LA BOÉTIE VII Ie publiëray ce bel efprit qu’elle a, Le plus pofé, le plus fain, le plus feur, Le plus diuin, le plus vif, le plus meur, Qui oncq du ciel en la terre vola. I’en fçay le vray, & fi ceft efprit là 5 Se laiffoit voir auecques fa grandeur, Alors vrayment verroit l’on par grand heur Les traiéts, les arcs, les amours qui font là. A le vanter ie veux pafler mon aage : Mais le vanter, comme il faut, c’elt l’ouurage ro De quelque efprit, helas, non pas du mien; Non pas encor de celuy d’vn Virgile, Ny du vanteur du grand meurtrier Achile; Mais d’vn efprit qui fuit pareil au lien. VIII Ie veux qu’on fçache au vray comme elle eftoit: armee Lors qu’elle print mon cœur au dedans de fon fort, De peur qu’à ma raifon on n’en donne le tort, Et de m’auoir failli qu’elle ne foit blafmee. Sa douceur, fa grandeur, fes yeulx, fa grace aimee, 5 Fut le reng qui premier fit fur moy fon eiïort;