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APPENDICE Paulin, à Bordeaux, qui lui adressa, lc 20 août i765, pour la réimpression · de ce répertoire considérable, une liste d’environ 300 ouvrages, omis par le P. Lelong. Cette liste est, p:iraît·il, conservée encore par M. Charles Grellet·Balguerie, « bibliophile-amateur » (2). Environ vingt ans aprés, un autre érudit, l’abbé Baurein, bordelais et contemporain de l’abbé Desbiey, mentionnait pour la seconde fois le travail de La Boétie. Voici en quels termes: « Une personne de Lettres, que la profession aussi honorable que laborieuse qu’elle exerce, avec autant de capacité que de distinction, n’empêche pas de s’appliquer aux connois- sances historiques qui concernent Bordeaux et le pays Bordelois, a eu la bonté de nous donner avis que M. Etienne Laboetie, natif de Sarlat, Conseiller au Parlement de Bordeaux, et ami intime du célèbre Michel de Montaigne, avoit fait imprimer en l’année 1593, chez Millanges, une Des- cription historique de la Contrée du Médoc, que ce savant qualifioit de Pays solitaire et sauvage. Nous avons remercié cette personne, comme nous le devions, de l’avis important qu’elle vouloit bien nous donner, et nous croyons devoir encore l’en remercier publiquement. Mais il ne nous

1 pas été possible de retrouver un ouvrage aussi rare et aussi ancien. Nous

aurions été d’autant plus charmés de nous en procurer la lecture, qu’elle nous auroit mis à portée de rectifier ce qui auroit pu nous échapper de peu exact sur 1’ancien état de cette contrée » (3). On s’accorde assez généralement a reconnaître aussi 1’abbé Desbiey dans « la personne de Lettres », dont parle l’abbé Baurein. De cette façon, _ces deux mentions découleraient d’une seule et même source : Findication de l’abbé Desbiey. Or, l’abbé Baurein affirme catégoriquement qu’il n’a point vu le volume, et qu’il n’a pu le trouver, malgré toutes ses recherches. Il me A semble qu’on peut conclure de là que l’abbé Desbiey ne le possédait point, car doit-on admettre un instant qu’il ne l’eût pas montré à son confrère, s’il l’eût connu dans quelque collection étrangère? C’est donc sur des notes ou par ouï-dire que l’abbé Desbiey citait lui-même ce volume. Il ne faut pas s’étonner outre-mesure, après cela, qu’il se soit trompé en le mentionnant, ou que sa bonne foi ait été surprise, alors que la bibliographie n’usait pas des méthodes rigoureuses qu’elle emploie de nos jours. II. On a voulu tirer aussi, d’une annotation de Montaigne, un argument en faveur de l’existence de cet opuscule. Sur Pexemplaire de l’édition de · 1588 qu’il amendait, en vue d’une nouvelle édition, plus soignée et plus complète, de son livre, et qui est précieusement conservé à la Bibliothèque publique de Bordeaux, Montaigne avait supprimé les vingt·neuf sonnets de La Boétie, qui y sont reproduits, et avait écrit: » Ces vers se voyent ailleurs ». Plus tard, en 1595, Mlk de Gournay, dans la réimpression, revue et augmentée, des Essais qu’elle donna, disait plus explicitement encore : « Ces vingt-neuf sonnets d’Estienne de La Boétie ont été depuis imprimés avec ses œuvres ». Dans ce cas, où se trouvent·ils? On a pré- tendu que ceci confirmait la note du P. Lelong, et qu’ils devaient vrai- semblablement avoir pris place à la suite de la Description du Médoc. (2; Revue dc: Bibliop/zilcx, année r879, p..17;, et aussi année x88x, p. 36;. (3 L‘nbbé Baurein, Variëlës Banlclniscs, ou Esmi historique ¢! critique sur la Iopogruphiz arzcirrmc il Yîudgrnîxîsdivcixc de Borziraux. Bordeaux, 178;, in-12, t. IV, p. 2;; ct suivantes (Ed. Ferct,