Page:La Boétie - Discours de la servitude volontaire.djvu/157

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En outre, on sait bien qu’aucunement les laïcs communiqueront aussi, dont saint Cyprien fait expresse mention, et Justin, et infinis autres. Puisque donc que l’Église peut octroyer le calice aux laïcs, et l’ôter, pourquoi n’aime cela mieux employer à sa puissance à le bailler qu’à le refuser, puisque à le bailler il y a espérance de paix, et à le refuser grand trouble ?

Aussi puisque la figure de Jésus-Christ importe au sacrement, n’en faisons point d’instance et ne combattons point contre les délicats pour chose qui n’est pas de conséquence.

Quand on baillera à communier, qu’on dise à la table, en français, l’institution de la Cène, prise d’un des Évangiles ; car, puisque la consécration est faite devant, cela servira pour inciter la foi des communiants, en quoi il n’y peut avoir aucun danger d’immutation de doctrine, mais plutôt édification et encore moyen d’accord.

Qu’avant la Cène, il se fasse un sermon de la dignité du sacrement, de la preuve que chacun doit faire de soi-même de la grande bénignité de Dieu, de la foi, de la contrition que chacun doit apporter à cette table ; mais que ce soit sans aucunement entrer en dispute sur les opinions ni de Luther, ni de Zwingle, et à la façon des sermons qui se doivent faire les fêtes après-dîner.