Page:La Boétie - Discours de la servitude volontaire.djvu/162

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exercé partout bien son office. Par ce moyen, on conservera l’ordre en l’Église, on fera que l’état qui maintenant est vil reviendra à sa première dignité, et nous n’apprêterons pas à rire, comme nous faisons, aux adversaires, de bailler quatre offices successifs à une personne tout à un coup par égard seulement et non avec effet, et cela même pour ne savoir pas à grand’peine bien lire.

Au reste, les cures ne soient baillées qu’à celui qui sera passé par tous les ordres et en outre qui fera preuve publique, avant d’être reçu, de sa suffisance à prêcher et duquel la bonne vie soit attestée.

Et ne trouverais-je pas mauvais de prendre de ceux qui sont sortis de notre Église, pour en faire une nouvelle, une observation qu’ils ont : c’est qu’au synode les curés assemblés devant leur évêque nommassent ceux qui seront suffisants pour la prédication et pour avoir l’administration d’une église ; et que l’évêque, avec les curés, choisisse ainsi ceux qui auraient témoigné de leurs églises qui, après advenant le cas, pussent être envoyés à la cure d’un troupeau.

Et pour montrer que le Roi ne veut tenir la main aux abus qui se font à la trafique des bénéfices, il est nécessaire que désormais il n’en retienne pas devant ses juges aucune cause,