Page:La Boétie - Discours de la servitude volontaire.djvu/27

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généreux et convaincu, La Boétie ne pouvait qu’exhaler la sincérité de ses aspirations. Faut-il s’étonner qu’elles fussent à la fois doctes et libérales, ce qu’elles étaient, alors que La Boétie put retoucher son œuvre et se mêler pour un temps au savant milieu de Ronsard, de Du Bellay, de Baïf ? S’il était moins réputé, l’entourage ordinaire de La Boétie n’en était pas moins remarquable, dans une famille essentiellement de judicature, — sa mère était une Calvimont et sa femme une de Carie, — également réputée dans la jurisprudence et dans les lettres. Ainsi encadré, dans cet entourage savant, La Boétie, vaquant d’abord avec réserve aux obligations de sa charge, ne pouvait que s’abandonner à son penchant naturel d’humaniste ardent et généreux.

C’est ainsi que se formait cet esprit spontané, concentré dans ses aspirations, qui éclatait dans ses élans, avec la vivacité d’un cœur franc et noble. Il s’abandonnait à son inspiration, lui donnant la vivacité, la netteté de l’expression, la laissant, comme elle d’origine, généreuse et décousue. Pour y trouver un ordre naturel et logique, il suffit d’y suivre, sans esprit préconçu, l’argumentation de La Boétie. Bien entendu, il y mêle sans cesse des réminiscences classiques, surtout dans la