Page:La Boétie - Discours de la servitude volontaire.djvu/33

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le Mémoire sur l’Édit de janvier et quelles raisons nous déterminent à le lui attribuer formellement.

Montaigne confesse avec netteté avoir eu en mains, après la mort de La Boétie, la Servitude volontaire, dont nous savons en détail le sort, et aussi « quelques Mémoires de nos troubles sur l’Édit de janvier 1562 ». Ce sont les termes mêmes de Montaigne, et il ajoute : « Mais quant à ces deux dernières pièces, je leur trouve la façon trop délicate et mignarde pour les abandonner au grossier et pesant air d’une si malplaisante saison ». Ceci était écrit le 10 août 1570, à une heure où les Réformés s’étaient déjà maintes fois soulevés et se montraient particulièrement turbulents, à la veille de la paix de Saint Germain qui les ménageait beaucoup.

Par scrupule, Montaigne laissa donc inédits les deux opuscules de son ami, mais tandis que la Servitude volontaire voyait le jour, les Mémoires sur l’Édit de janvier demeurèrent inédits : Montaigne les signala sans que les contemporains semblent s’être préoccupés de leur existence. Il est vrai que cet ouvrage n’agitait pas une question toujours brûlante comme le précédent, et que, traité d’une plume moins juvénile, il devait être de sens