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la bataille des trente

Quant aux Anglais, c’étaient tous des soldats de fortune, quelques-uns nobles peut-être, mais de petite noblesse Parmi eux, deux très célèbres dans les guerres de Bretagne et de France au XIVe siècle, Robert Knolles et Hugue de Calverly. Les noms et surnoms des autres montrent, dans la plupart d’entre eux, tout au plus des gentilhommes d’aventure. Bembro poussa l’impudence jusqu’à armer chevalier, pour l’adjoindre à sa bande, un grossier rustaud, appelé Hubnie, Hulbure, ou (selon d’Argentré) Hubbite le Villart (le Vilain ? ) misérable goujat qui avait la panse plus grosse qu’un cheval et pouvait porter au cou un plein setier de fèves : cet hercule forain avait promis d’écraser sous sa masse tous les Bretons, mais il tint mal sa promesse. — Voici d’ailleurs la liste des trente combattants du parti anglais :


Les Trente Anglais.

Le capitaine.

1. Robert Brambroch[1]

Les combattants[2].

2. Canoles (lisez Robert Knolles)
3. Cavarlay (lisez Hugue de Calverly),
4. Crucart (lisez Crokart ou Croquart)[3],
5. Messire Jehan Plesanton,

    Le ms. Bigot (édit. Crapelet, p. 20) a, pour le dernier vers, cette variante : « Et six bons AUemans et quatre Brebenchons. » C’est là une des nombreuses fautes de ce manuscrit relatives aux noms propres Le noms des quatre derniers combattants du parti anglais (Comenan, Gaillart d’Apremont, d’Ardaine) ne sont pas des noms brabançons, mais des noms de famille bretonnes, là-dessus tout le monde est d’accord.

  1. C’est la leçon du ms. Didot ; le ms. Bigot écrit Bomcbourc. Beaucoup de ces noms semblent plus ou moins altérés ; plusieurs d’entre eux, qui reviennent plus d’une fois, sont dans le même manuscrit, écrit de diverses façons. Nous avons choisi, dans les deux manuscrits, les formes qui semblent les plus acceptables.
  2. Dans le poème de la Bataille des Trente, aucun des combattants du parti anglais n’est qualifié chevalier : cependant le chef Robert Bembro l’était, et aussi probablement Jean Plesanton (no 5), gratifié du titre de messire.
  3. Il était Allemand, on le sait, ainsi que le no 15 ci-dessous ; quant aux quatre autres Allemands, il semble assez difficile de les reconnaître.