Page:La Boutetière - Le chevalier de Sapinaud et les chefs vendéens du Centre, 1869.djvu/44

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vaux du pont et l’on envoya à la découverte un officier qui fut reçu à coups de fusils. Près


    est évident qu’il répond à l’un des motifs des colères qui les animent. C’est pourquoi nous donnons le texte de cette Marseillaise vendéenne dont une copie fut trouvée sur le cadavre d’un homme tué le 16 mai aux environs de Chantonnay. Nous pensons qu’il y a lieu d’en attribuer la composition à l’abbé Lusson, ancien vicaire de Saint-Georges, frère de l’aubergiste de Saint-Fulgent dont il est question ci-dessus et que les notes d’un représentant appellent « l’aumônier de l’infernale armée de Royrand. Nous n’avons pas cru nécessaire de respecter le patois dans lequel elle se chantait.

    I.

    Allons, armées catholiques,
    Le jour de gloire est arrivé :
    Contre nous de la République
    L’étendard sanglant est levé.
    Entendez-vous dans ces campagnes
    Les cris impurs des scélérats !
    Ils viennent jusque dans vos bras,
    Prendre vos filles et vos femmes.
    Aux armes, Poitevins ! formez vos bataillons,
    Marchez, marchez, le sang des bleus
    Rougira vos sillons !

    II.

    Quoi des gueux infâmes d’hérétiques
    Feraient la loi dans nos foyers !
    Quoi ! des muscadins de boutique
    Nous écraseraient sous leurs pieds !
    Et leur Rodrigue(1) abominable,
    Infâme suppôt du démon,
    S’installerait en la maison
    De notre Jésus adorable !
    Aux armes ! etc.

    (1) L’évêque constitutionnel de la Vendée,