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Son auteur mélangeant l’art avec la nature
Vous offre de nos cœurs une vive peinture.
Dans les moindres détails, quelle précision !
Comme il sait nous tenir dans l’indécision !
Comme il sait embrouiller dans chaque circonstance,
La nature, l’amour, le plaisir, la constance,
Les désirs, la terreur, les soupirs, les appas…

Acomat

Madame, pour le coup, je ne vous comprends pas…

Roxane

Ah ! ne t’étonne point si tu ne peux m’entendre,
C’est du sublime, ami, c’est là qu’il faut l’apprendre !
Moi-même (et je le dis sous le sceau du secret),
Je n’ai pas du roman bien saisi le sujet
Car je n’en suis encor qu’au treizième volume.
Quel fécond écrivain ! Quelle fertile plume !
Je te le prêterai…

Acomat

Je te le prêterai…Sultane en vérité
C’est pour votre désir avoir trop de bonté…
Hélas ! hélas ! hélas !

Roxane

Hélas ! hélas ! hélas !Tombez-vous en faiblesse
Grand visir, qu’avez-vous ?

Acomat

Grand visir, qu’avez-vous ?Ô coup dont la rudesse
Me perce l’estomac, le cœur et le cerveau !!
Ah ! quel crêpe il faudra coudre à votre chapeau !