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Page:La Brouette du vinaigrier Mercier Louis-Sébastien 1775.pdf/105

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M. Delomer.

Ma fille, est-ce de bon cœur que tu acceptes Dominique pour ton époux ?

Mademoiselle Delomer.

C’est lui que j’aimais, je me plais à l’avouer. Ce n’est pas la richesse, qui rend si heureux, & quand on s’aime bien, il est facile d’être content avec peu.

Dominique pere.

Voilà qui est parlé. (À Mademoiselle Delomer.) Je ne vous répugne donc pas, Mademoiselle : vous aimerez donc aussi un beau-pere bâti comme je le suis ?

Mademoiselle Delomer.

J’ai appris de bonne-heure à chérir la probité sous quelque vêtement qu’elle paraisse, & vous vous êtes montré avec tous un si digne homme, & avec lui un si bon pere, qu’il serait difficile de ne pas vous chérir.

Dominique pere, les prenant par la main & les conduisant à la Brouette.

Connaissez le pere Vinaigrier : voyez son trésor il est pour vous : voilà la secrette épargne de tout ce que le fortune lui a procuré depuis sa jeunesse. S’il avait davantage, il vous le donnerait. (Il étale l’or & l’argent.)

Dominique fils.

Quoi ! mon pere, ceci serait à vous ?