un refus : il prendrait pour un affront… il recevrait avec un dedain outrageant… j’en mourrais de douleur… sur quoi pouvez-vous esperer ? fortune, rang, préjugés, tout nous sépare. Dans ce siècle de cupidité, qu’importe que l’amour unisse deux cœurs ?
Reste ici, te dis-je… Va, mon ami ; la journée ne se passera pas que je ne revienne te retrouver ici, & peut-être avec de bonnes nouvelles.
Je me repens de vous avoir parlé… laissez-moi plutôt fuir loin d’elle ; que sert de m’amuser d’un inutile espoir ? Je ne souffre déjà que trop, sans m’exposer en bute aux traits du mépris ; le riche est superbe… il est au-dessus de votre pouvoir de me procurer un bonheur que le sort éloigne de moi.
Tais-toi, & laisse-moi agir. Tu as beau faire l’étonné ; je veux que tu restes dans cette maison, & que tu n’en sortes point.
Ah, mon pere ! ceci devient au-dessus de mes forces.